Placée sous le thème « L’eau pour la paix », l’édition 2024 de la Journée mondiale de l’eau a été pour la première fois, célébrée au Bénin conjointement avec tous les acteurs du secteur sous le leadership du Ministère de l’Energie, de l’Eau et des Mines à travers la Direction générale de l’eau (DGEau). En dehors de l’exposition des projets qui interviennent actuellement dans le secteur, trois panels de discussion ont permis à la fois, de débattre du thème de la journée mais aussi de faire le point des progrès et perspectives en matière d’accès à l’eau potable au Bénin. Prenant une part active à la célébration, USAID MuniWASH a facilité le deuxième panel portant sur le thème « Eau et assainissement face à la variabilité et aux changements climatiques ».
« Sans l’eau, il n’y a pas de paix et avec trop d’eau, il n’y a pas de paix non plus ». C’est par cette phrase introductive que le Directeur des programmes et de développement professionnel de l’Association africaine de l’eau et de l’assainissement (AAE), Dr Siméon Kenfack intervenant au nom de USAID MuniWASH, a lancé le deuxième panel constitué du représentant de la Direction générale de l’environnement et du climat (Dgec), Mathieu Biaou, de celui de la DGEau, Jean Pierre Montcho, du représentant du Réseau béninois du Parlement mondial de la jeunesse pour l’eau, Ghislain Mahouton et de la représentante du Réseau béninois des femmes professionnelles de l’eau et de l’assainissement (Rbfpea), Aurore Ghislaine Egounlety épse Biokou. Poursuivant son introduction, il a souligné que l’impact des changements climatiques se fait ressentir sur la répartition de l’eau sur la terre. Également, aujourd’hui, soutient-il, sa distribution dans le temps n’est plus maitrisée et contrôlée du fait des effets de la sécheresse, des inondations, des hausses de températures, des catastrophes, des retours précoces de pluie y compris la pollution.
Pour y répondre, il a souligné l’urgence de comprendre l’impact du climat sur les services d’eau et d’assainissement afin d’apporter des mesures adéquates pour renforcer la capacité de résilience des populations. Face à la gravité de la situation, il a invité les panélistes à proposer des pistes de solutions durables pour faciliter l’atteinte à l’Odd 6 relatif à l’accès universel à l’eau et à l’assainissement.
Le premier intervenant de la Direction générale de l’environnement et du climat, Mathieu Biaou, après avoir clarifié les concepts de variabilité et de changement climatique, a rappelé les mesures institutionnelles, règlementaires et techniques qu’apporte le gouvernement pour permettre aux populations, de s’adapter aux effets du changement climatique. Pour sa part, Aurore Ghislaine Egounlety épse Biokou a soutenu que l’assèchement des points d’eaux affectent plus les femmes qui subissent la corvée d’eau en parcourant des kilomètres à la recherche du liquide précieux. Cette corvée d’eau empêche également les jeunes filles d’aller à l’école et déstabilise les foyers parce que plusieurs femmes sont abandonnées par leurs maris du fait du manque d’eau. Elle appelle en réponse le gouvernement et tous les acteurs, conformément au plan national d’adaptation aux changements climatiques qui prend en compte le genre, à apporter des solutions de résilience avec la participation des femmes au lieu de les abandonner. Un appel soutenu par l’ensemble des panélistes qui tour à tour, ont aussi plaidé pour une gestion et un suivi plus rigoureux des ressources en eau et une mise en œuvre effective de la GIRE qui passe par l’installation des comités de bassin, de sous-bassins et des comités locaux de l’eau autour des ressources en eau. Assistée de la Directrice adjointe de USAID-MuniWASH, Yadjidé Adissoda Gbèdo, Dr Siméon Kenfack a clôturé la session avec un appel à l’engagement de tous pour des services d’eau et d’assainissement accessibles et durables pour le bien-être des populations.
