L’ Association africaine de l’eau (AAE) qui milite pour l’amélioration des performances des opérateurs d’eau et d’assainissement a tenu sa revue annuelle 2020 du 2 au 5 février 2021 dans la belle cité balnéaire Assinie de Côte d’Ivoire. Une occasion pour cette organisation, d’évaluer les activités de l’année écoulée et de dévoiler les perspectives pour 2021 afin de voler au secours de 320 millions de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable en Afrique.
L’AAE a de beaux jours devant elle. Malgré la pandémie de Covid 19 qui a freiné ses ardeurs et limité les rencontres, l’organisation panafricaine a su s’adapter pour tenir ses engagements. Sur le plan structurel, elle a revu sa stratégie pour être plus proche de ses membres et plus efficace. Quatre partenaires régionaux de mise en œuvre ont été désormais identifiés sur le continent pour la représenter à savoir le Burkina Faso pour l’Afrique de l’ouest, le Cameroun pour l’Afrique centrale, l’Afrique du Sud pour l’Afrique australe, et l’Ouganda pour l’Afrique de l’est. Dorénavant, l’AAE s’appuiera sur ses partenaires régionaux pour la mise en œuvre de ses activités de terrain.
« Nous entrons dans une nouvelle phase d’expérimentation d’une nouvelle stratégie opérationnelle sur le terrain. C’est une nouvelle stratégie pourra nous amener à établir des bureaux de l’Association Africaine de l’Eau », a soutenu le Directeur de Programmes, Dr. Ing. Siméon Kenfack. L’une des grandes annonces au terme de cette revue est la mise en route de l’Académie africaine de l’eau qui se veut un centre d’Excellence, pour l’amélioration des performances des opérateurs du secteur de l’eau en Afrique. Ellesera fonctionnelle dans les prochains mois a aussi rassuré le Directeur de programmes. Toutes les formations planifiées pour 2021 seront organisées dans le cadre de cette académie dont la vocation est de former aux métiers de l’eau. La première phase opérationnelle commencera avec 3 centres d’appui sélectionnés et dont les conventions de partenariat vont être signés dans les mois à venir au cours de 2021.
L’organisation entend aussi revoir sa stratégie de communication pour afin de mettre l’accent sur l’utilisation des outils numériques notamment la bibliothèque en ligne, qui facilitera le partage des connaissances entre les membres.
Toutes ces actions prévues devraient permettre à l’Association, de contribuer à l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement dans les pays du continent. Car, comme l’a soutenu le Directeur exécutif, Sylvain Usher à l’ouverture de la rencontre, la pandémie a montré combien de fois l’eau et l’assainissement sont importants. « Les questions d’eau et d’assainissement ont révélé pendant cette crise, combien elles étaient un chaînon important du secteur de la santé », a-t-il soutenu avant de réitérer l’engagement de l’Association, à « accompagner les opérateurs d’eau et d’assainissement dans leur quête de solutions à la crise de l’eau et de l’assainissement ». Pour atteindre ses objectifs, l’AAE poursuivra la mise en œuvre de plusieurs programmes et projets destinés à renforcer les connaissances et le savoir-faire des opérateurs. Il s’agit entre autres, du projet AfriCap, financé par l’USAID, du projet SAO-CWIS de renforcement des capacités de l’AAE et des opérateurs africains pour l’implémentation de l’assainissement inclusif à l’échelle des villes (SAO-CWIS), financé par la Fondation Bill et Melinda Gates. A ces projets, il faut ajouter le Partenariat des Opérateurs d’Eau (SIP WOPs) financé par le Fonds de l’OPEP pour le Développement International (OFID) et le projet AFRIALLIANCE qui vise à mieux préparer l’Afrique et en particulier les opérateurs du secteur de l’assainissement et de l’eau, à faire face aux défis du changement climatique, financé par l’Union Européenne.
Un bilan satisfaisant pour 2020
Avant de lever un coin de voile sur les perspectives, les participants ont passé en revue les activités réalisées en 2020. On retient essentiellement 4 webinaires organisés et 2 sessions du Conseil Scientifique et Technique (CST) qui ont connu une participation massive des acteurs du secteur de l’eau et de l’assainissement. Tous les participants n’ont pas caché leur satisfaction quant à la mobilisation et à la participation des membres malgré la crise sanitaire qui appelle à utiliser désormais les outils numériques.
« Nous avons constaté que le nombre de participants étaient beaucoup plus élevé pour les formations en ligne et les webinaires que lorsque nous les organisions en présentiel. Nous avons également constaté que le temps mis pour l’organisation de ces séances virtuelles est moindre », a confié Dr. Ing. Siméon Kenfack. Ainsi, pour 2021, le bureau directeur envisage la démultiplication des activités sur les plateformes en ligne, ainsi que les actions de réseautage pour atteindre plus de membres. Plusieurs actions de réseautage seront développées en direction des jeunes professionnels de l’eau et de l’assainissement, des maires, des femmes professionnelles, des professionnels des média mais aussi des jeunes étudiants diplômés en eau et assainissement. Si la pandémie de la COVID a eu un effet dévastateur, l’organisation panafricaine s’emploiera à davantage s’adapter pour accroître son impact sur le continent et renforcer son positionnement d’association leader en amélioration les performances des acteurs de l’eau et de l’assainissement.
Excellent article. I am experiencing some of these issues as well.. Freddie Sabin