Lignes directrices de la CEDEAO : Vers un dialogue national autour de la réalisation des barrages au Bénin

Après  l’atelier de Lomé de dissémination et d’appropriation des lignes directrices pour le développement d’infrastructures  hydrauliques en Afrique de l’ouest  des 17 et 18 novembre 2014, les acteurs  de la société  civile béninoise  se sont retrouvés autour du Partenariat National de l’Eau du Bénin (PNE-Bénin)  pour une appropriation des Lignes directrices et des recommandations. Au terme de cet atelier, les acteurs  ont posé les jalons d’un dialogue national pour garantir l’équité  et la durabilité des investissements dans la construction et l’exploitation des grandes infrastructures hydrauliques au Bénin. C’était du 19  au 20  mars à l’Infosec  de Cotonou.
Photo de famille des participants
Identifier les modalités et conditions de faisabilité d’un dialogue national qui garantit l’application des Lignes directrices de la CEDEAO et l’acceptabilité sociale des projets de grandes infrastructures d’eau. C’est l’objectif de cette concertation nationale qui se tient après l’atelier de Lomé qui a permis de faire de fortes recommandations dans la conduite d’un tel dialogue.
A l’ouverture des travaux, le Président du PNE-Bénin, André Toupé, a rappelé dans son intervention, les principaux enjeux autour de la réalisation des grandes infrastructures hydrauliques dans les pays de l’Afrique de l’ouest.
En effet, dans cette sous-région, s’il est établi que le développement des pays passe par la réalisation de ces grandes infrastructures,  leur construction et leur exploitation occasionnent des problèmes récurrents remettant ainsi en cause leur efficacité. Pour lui, « la clé de la résolution des problèmes réside dans une Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) ». C’est ce qui a justifié  l’initiative d’un dialogue régional par  la CEDEAO ayant abouti aux Lignes directrices émises pour encadrer dans les pays, la construction de ces infrastructures indispensables  pour fouetter l’économie des  Etats membres.
Justifiant également  l’organisation de cet atelier, le président André Toupé a indiqué qu’il s’inscrit dans la droite ligne de celui de Lomé et du dialogue régional de la CEDEAO et devrait permettre de faciliter le suivi de l’application de ces Lignes directrices. C’est pourquoi pour terminer, il a sollicité le soutien du ministre en charge de l’eau pour « la prise en compte effective de la société civile dans tous les espaces de concertation sur le développement des grandes infrastructures d’eau, notamment au niveau des espaces de gestion des bassins transfrontaliers ».
En ouvrant les travaux, le Secrétaire général adjoint du Ministère en charge de l’eau, Dieudonné Mickaila Kpessou,  a salué la tenue de cette rencontre qui pour lui, constitue une « réelle opportunité pour notre pays de mieux appréhender les défis lies au développement des projets d’infrastructures ». Tout en rappelant que le Bénin a pris une part active au dialogue régional de la CEDEAO, il a signalé que l’atelier se tient à un moment où le gouvernement s’est engagé dans la réalisation de 27 petits et moyens barrages et trois grands barrages hydroélectriques multifonctionnels et structurants.  Ainsi, soutient-il, l’appropriation et l’application des Lignes directrices de la CEDEAO permettront de « créer les conditions favorables de mise en œuvre de ces différents projets ». Ainsi, pour finir, il a émis le souhait de voir l’atelier adopter un cadre national pour l’application et l’animation du dialogue autour des barrages au Bénin.
Au cours des deux jours de travaux, les participants ont d’une part, suivi des communications sur le contenu des Lignes directrices et les recommandations de l’atelier de Lomé. D’autre part, ils ont échangé en groupes sur l’opportunité et les modalités d’un dialogue national.  Au terme de ce bouillon d’échanges, il ressort de l’atelier, la mise en place d’un comité de suivi des recommandations qui  engagera des réflexions pour affiner l’adaptation des Lignes directrices au cas du Bénin. De même, les participants ont recommandé, la poursuite de la dissémination et le partage du contenu des Lignes directrices au niveau des acteurs et des autorités centrales. A terme, il est envisagé la création d’un comité national des experts de grands barrages qui aura pour principal mission, de suivre la mise en œuvre des projets de construction de barrages.
Pour le Directeur de la Planification et de la gestion de l’eau (DPGE) a la Direction Générale de l’Eau (DGEau), Bernadin Elégbédé, après l’atelier de Lomé, il était indispensable de rendre compte aux acteurs du Benin afin de recueillir leurs avis et leurs observations sur le contenu des Lignes directrices de la CEDEAO. Car, avec  ces lignes directrices qui seront transformées bientôt  en directives, il convient de rompre avec les pratiques du passé où les populations n’étaient pas impliquées dans la construction des barrages. Désormais, précise-t-il, cela devient une contrainte et l’atelier de Cotonou a permis d’amender le contenu des lignes directrices afin de les contextualiser pour favoriser leur application dans notre pays. 
Originaire du Bénin en Afrique de l’ouest, Alain TOSSOUNON est journaliste depuis plus d’une quinzaine d’années. Rédacteur en Chef puis Directeur de rédaction de l’hebdomadaire spécialisé dans la décentralisation et la gouvernance locale « Le Municipal », il a suivi et validé plusieurs certificats en gestion des ressources naturelles (Université Senghor d’Alexandrie) et en eau avant de passer grand reporter sur les thématiques de l’eau, l’hygiène et l’assainissement de base et l’environnement.
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