Crise de l’assainissement en Afrique : Les solutions de AfricaSan7 pour accélérer l’atteinte de l’ODD 6.2

Au terme de la 7e Conférence africaine sur l’assainissement et l’hygiène sur le thème : »Renforcer les systèmes et les partenariats pour une action accélérée sur l’assainissement et l’hygiène gérés en toute sécurité », tenue en novembre 2023 à Swakopmund en Namibie, les ministres et chefs de délégation en charge des questions d’eau, de l’assainissement, de l’hygiène, ont appelé à un sursaut face à la crise de l’assainissement que traversent la plupart des pays africains. Si les tendances actuelles de progrès se poursuivent, très peu d’États africains pourraient parvenir à un accès universel à l’assainissement ou à des services d’hygiène de base d’ici 2030.

Dans une déclaration rendue publique à l’issue de cette grande conférence africaine sur l’assainissement et l’hygiène qui s’est tenue à mi-parcours du Programme 2030, les participants ont reconnu que « les progrès en Afrique risquent de ne pas atteindre les objectifs clés ». Une situation qui ne peut laisser indifférent tant le chemin est encore long pour atteindre l’accès universel aux services d’assainissement.

En effet, selon un rapport spécial UNICEF/OMS axé sur l’Afrique lancé lors du Forum mondial de l’eau à Dakar, 779 millions de personnes manquent de services d’assainissement de base (dont 208 millions qui pratiquent encore la défécation à l’air libre) et 839 millions manquent de services d’hygiène de base. Le rapport souligne aussi l’écart entre les zones urbaines et celles rurales. Dans les zones urbaines, 2 personnes sur 3 manquent d’assainissement gérés en toute sécurité, et la moitié de la population manque de services d’hygiène de base. Dans les zones rurales, 3 personnes sur 4 manquent d’assainissement gérés en toute sécurité, et 7 personnes sur 10 manquent de services d’hygiène de base.

Face à ce tableau préoccupant, le rapport indique que l’atteinte des cibles des ODD notamment l’ODD 6.2 en Afrique nécessitera une multiplication par 20 des taux de progrès pour l’assainissement géré en toute sécurité et une multiplication par 42 des services d’hygiène de base. Déjà préoccupés par cette situation, les ministres et chefs de délégation présents à ce sommet, s’étaient engagés à « renforcer le profil de l’eau et de l’assainissement dans les systèmes nationaux de planification économique en tant qu’élément intégral des mécanismes visant à améliorer les allocations nationales et à attirer les investissements dans le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène ».

Des engagements à la mesure des défis

En réponse à la crise de l’assainissement, plusieurs engagements ont été pris au terme de cette conférence. Au nombre de ceux-ci, on peut citer entre autres, la redynamisation de la poursuite des objectifs de la déclaration de Ngor en promouvant des « actions accélérées pour la fourniture de services d’assainissement et d’hygiène inclusifs, durables et résilients en Afrique ». Également, au nombre des solutions envisagées, il y a la libération du potentiel de développement de l’économie de l’assainissement au profit des entreprises et de la société en Afrique. A ces solutions, il convient d’ajouter la promotion de la disponibilité durable de l’eau et des systèmes d’assainissement sûrs pour atteindre les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, la gouvernance et la création d’un environnement favorable à l’assainissement.

Sur le plan des ressources, tout en appelant à des financements innovants, les ministres sectoriels entendent mobiliser des fonds pour mettre en œuvre les initiatives du Conseil des ministres africains en charge de l’eau (AMCOW), en particulier la Facilité africaine de l’eau (FAE) hébergée par la Banque africaine de développement (BAD). Surtout, pour faire face au déficit de financement du secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, ils ont décidé de mobiliser 30 milliards de dollars d’investissements d’ici à 2030. De forts engagements dont le respect permettra d’accélérer le rythme des progrès et de mettre fin à la crise de l’assainissement en Afrique.

Originaire du Bénin en Afrique de l’ouest, Alain TOSSOUNON est journaliste depuis plus d’une quinzaine d’années. Rédacteur en Chef puis Directeur de rédaction de l’hebdomadaire spécialisé dans la décentralisation et la gouvernance locale « Le Municipal », il a suivi et validé plusieurs certificats en gestion des ressources naturelles (Université Senghor d’Alexandrie) et en eau avant de passer grand reporter sur les thématiques de l’eau, l’hygiène et l’assainissement de base et l’environnement.
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