En prélude à la Conférence des Nations Unies sur l’eau qui se tiendra en mars 2023, l’ONG Eceau-Fem a initié avec le soutien du Secrétariat International de l’Eau un dialogue de la jeunesse ouest-africaine sur l’eau et les ODD connexes du 23 au 25 Février 2023 au Benin à l’Institut National de l’Eau. Une occasion pour les jeunes engagés, d’unir leurs voix pour lancer un appel aux gouvernements à l’accélération de la réalisation de l’Agenda Eau 2030.
En organisant ce dialogue qui mobilise des jeunes venus de la sous-région, la jeunesse se donne l’occasion de faire un état des lieux de l’avancement de l’ODD6 en Afrique de l’Ouest mais surtout d’élaborer une feuille de route d’actions pour accélérer la réalisation de l’Agenda Eau 2030.
A l’ouverture, la Présidente du Comité d’organisation et Présidente de l’ONG Eceau-Fem, Ziadath Achimi a rappelé que « l’absence d’eau ou sa mauvaise qualité a provoqué en 2005 par exemple selon les Nations Unies, dix fois plus de morts que toutes les guerres réunies. Chaque jour, 25000 personnes décèdent de maladies liées à l’eau, dont la moitié sont des enfants ». Également, elle a soutenu que « un milliard et demi d’êtres humains n’ont pas accès à l’eau salubre. Des centaines de millions de femmes et d’enfants marchent chaque matin de longues heures en quête d’une eau trop rare, lointaine ou impure ». Face à ces chiffres qui interpellent, elle a signalé que le Programme d’actions pour l’eau sera l’un des principaux aboutissements de la Conférence des Nations Unies sur l’eau de 2023 et définira la voie à suivre afin que les parties prenantes du monde entier s’engagent à progresser dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.
En ouvrant le dialogue, le Directeur de cabinet du ministère en charge de l’eau, Agnidé Emmanuel Lawin a salué l’organisation de cette rencontre des jeunes avant de rappeler les efforts du gouvernement du Bénin pour la réalisation de l’ODD6.1. Sur les défis évoqués relatifs à l’accès à l’eau potable pour tous par la Présidente du Comité d’organisation, il a souligné l’engagement pris par le chef de l’État de réaliser l’accès universel à l’eau potable d’ici 2024 au plus tard. Pour y arriver, il est revenu sur les réformes qui ont conduit à la mise en place de l’Agence Nationale d’Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural (ANAEPMR) pour s’occuper du développement du patrimoine et de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural, le recentrage de la DGEAU dans les fonctions régaliennes.
Après le Directeur de l’Institut national de l’eau (INE) qui s’est félicité aussi de l’avènement de ce dialogue, le Président du Partenariat National de l’Eau du Bénin (PNE-Bénin), Pr Euloge Agbossou qui intervenait au nom du Partenariat Régional de l’eau de l’Afrique de l’ouest (GWP/AO), a soutenu qu’il s’inscrit dans le cadre « d’un processus d’implication et d’engagement des jeunes pour leur offrir les conditions idoines pour décider avec les autres acteurs des mécanismes, stratégies et actions appropriés pour un développement durable de notre région et au-delà du monde ».
Il a poursuivi en indiquant que pour le Partenariat mondial de l’eau, l’engagement des jeunes est un axe central de son action. « Rien de durable et de profitable ne peut se faire sans les jeunes », a-t-il soutenu avant d’ajouter que les jeunes doivent être au centre des processus de prise de décisions pour la gestion durable des ressources en eau.
Durant les travaux, plusieurs thématiques ont été abordées avec les acteurs du secteur mobilisés à savoir l’eau pour la santé, l’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement; l’eau pour le développement; l’eau pour le climat, la résilience et l’environnement et enfin la décennie d’action pour l’eau. Le dialogue a débouché sur une feuille de route d’actions qui sera présentée à la conférence des nations unies sur l’eau qui se tiendra à New York en mars prochain.