Après la table ronde organisée en marge du sommet de la francophonie tenu à Djerba en Tunisie sur la santé mondiale et l’élimination des Maladies Tropicales Négligées (MTN), un panel d’experts a été organisé le 15 février 2023 par GLIDE qui a développé un axe de travail sur les financements innovants. Des opportunités et des défis de la mise en œuvre des solutions proposées pour mieux combattre les MTN ont été passés en revue.
Le financement constitue l’un des défis majeurs à relever dans le combat contre les MTN dans les pays où elles sévissent. Avec les financements traditionnels qui ont montré leurs limites, le regard et les réflexions sont désormais tournés vers la recherche de financements innovants pour relever ce défi surtout en Afrique. Car, selon l’OMS, sur plus d’un milliard de personnes affectées par les maladies tropicales négligées dans le monde, l’Afrique compte pour 40 % (400 millions de personnes) du fardeau.
Avec cette table ronde des experts qui ont appelé entre autres à consolider les preuves existantes, faciliter les discussions intersectorielles et recueillir les points de vue des leaders engagés à trouver des solutions pour les MTN, plusieurs pistes de solutions ont été identifiées en matière de financements innovants. Au nombre de quatre, les experts ont passés en revue ces mécanismes innovants et prometteurs.
Selon M. Martin, PDG de la coalition mondiale contre le Malaria, qui invite tous les pays et les acteurs de la lutte à « fonder les partenariats sur les résultats », il faut dorénavant recourir au financement du secteur privé. Là-dessus, comme les autres panélistes, il préconise de mobiliser des experts capables de convaincre les acteurs du secteur privé qui constituent de potentiels investisseurs.
Pour Dr Ahmed Ogwell Ouma, Directeur Adjoint et Fondateur de Africa CDC, il convient de tirer les leçons de la lutte contre le paludisme pour mieux adresser la question de la lutte contre les MTN. Il signale qu’il faut agir entre autres sur le diagnostic pour atteindre l’élimination de ces maladies. « Sans diagnostiquer on ne peut mieux traiter ».
En matière d’outils de financement, il soutient qu’il faut miser sur la remise de dette au profit des pays pauvres. Parce que, souligne-t-il, les MTN touchent les pays les plus pauvres. Également, il pense qu’il faut mobiliser les ressources domestiques en impliquant les instituts de recherche, le secteur privé et les gouvernements en ayant une vision claire de l’argent mis à disposition pour lutter contre ces maladies. Enfin, conseille de renforcer les partenariats et aller vers des partenariats durables.
Pour rappel, la feuille de route mondiale pour la période 2021-2030 vise à réduire de 90 %, le nombre de personnes ayant besoin d’un traitement pour ces maladies, à ce qu’au moins cent pays éliminent au moins une maladie tropicale, à éradiquer deux maladies (le ver de Guinée et le pian), et à réduire les handicaps liés à ces maladies de 75 %.