Journée mondiale de lavage des mains : WaterAid appelle à doubler les investissements pour une lutte efficace contre la Covid 19

Aujourd’hui 15 octobre 2020, le monde célèbre la Journée mondiale de lavage des mains instituée depuis 2008. Elle est consacrée à la sensibilisation sur l’importance du lavage des mains avec du savon comme moyen efficace et abordable de prévenir les maladies et de sauver des vies. Dans le contexte de la pandémie de Covid 19, ce geste simple est l’un des moyens les plus efficaces d’arrêter la propagation du virus. Mais, plusieurs personnes sont dans l’impossibilité de pratiquer ce geste par manque d’installations. L’organisation Wateraid Afrique de l’ouest appelle les gouvernements à agir vite en augmentant les investissements pour une hygiène des mains pour tous.  

Une femme se lavant les mains avec un dispositif simple à Taloum, Une localité dans la commune de Copargo (Bénin)

En Afrique de l’Ouest, 34% de la population- soit plus de 120 millions de personnes ne disposent pas d’installation à domicile pour se laver les mains avec du savon et de l’eau salubre. Au Bénin, selon les chiffres du Programme conjoint de surveillance de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement (JMP) de l’OMS et l’UNICEF, publiés en 2019 (https://www.ircwash.org/sites/default/files/brochure_jmp_benin_2020.pdf) , 73% de la population au Bénin n’ont aucun accès aux services d’hygiène et seulement 16% ont un accès limité et 11% disposent d’un accès de base. Face à ce tableau pas reluisant, il est plus que jamais urgent d’agir pour permettre aux populations, de briser la chaine de propagation du virus mais aussi de plusieurs maladies infectieuses.  

Dans cette situation, Wateraid dans son communiqué de presse rendu public dans le cadre de cette journée, s’intéresse au sort des millions d’enfants vulnérables non seulement à la COVID-19, mais également à d’autres maladies infectieuses. « En raison du manque persistant d’eau salubre et de savon, les enfants sont non seulement exposés au virus, mais ils risquent également de le faire circuler dans leur communauté. Quant à ceux qui sont contraints de rester à la maison, ils sont privés d’une éducation essentielle à leur développement », se désole-t-elle.

Egalement, le manque d’eau salubre, d’une bonne hygiène et d’assainissement dans les centres de santé, exposent les communautés et le personnel aux risques de prolifération de la COVID-19.

Elle constate qu’« en dépit de ces conditions déplorables, moins de 1 % des fonds destinés à la lutte contre la COVID-19 sont consacrés à l’accès à l’eau salubre, à l’assainissement et à l’hygiène à grande échelle ». Un triste constat qui doit interpeller les gouvernements des pays de l’Afrique de l’ouest à changer de stratégie et investir pour voler au secours des personnes vulnérables sans accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

 Ainsi, dans le cadre de cette célébration, WaterAid Afrique de l’Ouest s’est joint à des milliers d’autres acteurs dans le cadre du concours « Art of Change », afin de lancer un appel aux gouvernements à agir pour faire un accès universel à l’eau et à l’hygiène.

Au terme du vote de près de 27,000 personnes du concours « Art of Change » qui a mobilisé  285 artistes originaires de 44 pays différents qui ont conçu des illustrations inspirantes sur le thème de l’eau et de l’hygiène, c’est l’œuvre « Clean Water Saves Lives » de Holly Thomas (Londres) qui a été choisie. La composition de l’artiste a été jugée « saisissante » et sera présentée aux chefs de gouvernements. A cette occasion, une lettre d’appui leur sera remise pour les exhorter « à veiller à la démocratisation de l’accès à l’eau et à l’hygiène ». Pour le Directeur Régional par interim de WaterAid Afrique de l’Ouest, Abdul Nashiru Mohamed, « en pleine pandémie de COVID-19, alors que l’eau salubre et l’hygiène constituent une première ligne de défense indispensable contre la maladie, il est inacceptable que plus de 120 millions de personnes en Afrique de l’Ouest n’aient toujours pas accès à des installations élémentaires de lavage des mains ». C’est le moment plus que jamais d’agir.

Originaire du Bénin en Afrique de l’ouest, Alain TOSSOUNON est journaliste depuis plus d’une quinzaine d’années. Rédacteur en Chef puis Directeur de rédaction de l’hebdomadaire spécialisé dans la décentralisation et la gouvernance locale « Le Municipal », il a suivi et validé plusieurs certificats en gestion des ressources naturelles (Université Senghor d’Alexandrie) et en eau avant de passer grand reporter sur les thématiques de l’eau, l’hygiène et l’assainissement de base et l’environnement.
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