Épidémie d’Ebola : une opportunité pour renforcer la sensibilisation sur le lavage des mains au Bénin

Afin de limiter les risques de propagation du virus Ebola, au nombre des mesures recommandées, on note le lavage des mains à l’eau et au savon. Un geste pourtant simple mais qui depuis plusieurs années est méconnu des populations béninoises. Dans le contexte actuel où ces populations  redoutent l’apparition du premier cas dans notre pays, le moment est bien favorable pour promouvoir le lavage des mains et réduire considérablement les risques d’autres maladies diarrhéiques. 
 
 
Malgré les cas suspects signalés à Tanguiéta ou à Porto-Novo, aucun cas d’Ebola n’a été confirmé officiellement  encore par les autorités béninoises. Contrairement aux quatre pays (La Guinée-Conakry, le Libéria, la Sierra-Leone,) qui ont déclenché l’état  d’urgence ce week-end, le Bénin n’a pas encore enregistré son premier cas. Pour l’heure, cette épidémie à l’ origine de 1000 morts déjà, inquiète les Béninois et avec eux tout le monde entier.
Dans les pays voisins de l’Afrique de l’ouest, une partie de l’Afrique où les migrations entre populations sont particulièrement grandes, plusieurs mesures parfois dures pour les économies nationales, sont désormais envisagées pour limiter les risques de contamination entre les populations. Des dispositions de filtrage au niveau des frontières, à l’instauration de zones de quarantaine et l’interdiction des rassemblements publics comme en Sierra-Léone, certains pays comme la Côte d’ivoire interdisent  désormais des vols en direction des pays touchés par l’épidémie.
Face à la situation, l’Organisation  Mondiale de la Santé a décrété « l’urgence de santé publique  de portée mondiale » pour sonner la mobilisation de la communauté internationale afin de trouver les moyens scientifiques et financiers de barrer la route à cette fièvre au taux de décès variant entre 25 à 90 %.
 
Ainsi, si pour le moment le Bénin attend d’enregistrer son premier cas -ce qui n’est pas souhaitable- il y a lieu d’intensifier et de renforcer la sensibilisation pour l’appropriation par les populations, des règles d’hygiène sanitaire comme le lavage des mains.
Car, en l’absence de traitement efficace et de vaccin pour l’homme, la sensibilisation aux facteurs de risque et la connaissance des mesures de protection à prendre à titre individuel sont le seul moyen de réduire l’infection et la mortalité chez l’être humain. Et l’une des mesures recommandées en dehors de toutes les autres par l’OMS, c’est la diffusion de messages éducatifs de santé publique visant le  lavage  régulier des mains à l’eau et au savon. Un geste fort simple mais qui depuis plusieurs années, a du mal à faire fortune dans notre pays au niveau des populations béninoises.
En effet, seulement 3 personnes sur 10 se lavent les mains à l’eau et au savon aux moments critiques à savoir avant de manger et après les toilettes. Pourtant, toutes les études montrent que le lavage des mains bloque la transmission d’agents pathogènes qui sont à l’origine de plusieurs maladies dont la diarrhée, la typhoïde, le choléra… Une étude récente (Curtis et Cairncross, 2003) indique que le lavage des mains au savon, en particulier après un contact avec les excréments peut réduire l’incidence diarrhéique de 42% à 47%.  
Avec un taux de lavage des mains très bas au Bénin, l’apparition du virus Ebola pourrait avoir des conséquences désastreuses. Avant qu’il ne soit trop tard, le gouvernement et toutes ses structures déconcentrées, devraient promouvoir dans le contexte de psychose et dans la hantise de l’apparition du premier cas d’Ebola, des programmes de lavage des mains. Si par le passé, le lavage des mains à l’eau et au savon avait du mal à passer, avec le virus Ebola, le moment devrait être saisi pour que nos populations comprennent tout le bien fondé de ce geste simple, qui constitue à lui seul un vaccin contre plusieurs maladies. 
Originaire du Bénin en Afrique de l’ouest, Alain TOSSOUNON est journaliste depuis plus d’une quinzaine d’années. Rédacteur en Chef puis Directeur de rédaction de l’hebdomadaire spécialisé dans la décentralisation et la gouvernance locale « Le Municipal », il a suivi et validé plusieurs certificats en gestion des ressources naturelles (Université Senghor d’Alexandrie) et en eau avant de passer grand reporter sur les thématiques de l’eau, l’hygiène et l’assainissement de base et l’environnement.
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